Le Ministre de la Santé nous quitte avec un sentiment d’inachevé sur la retraite HU.
Plus que Jamais le SHU appelle à des négociations urgentes avec son successeur.
La prise en compte des émoluments hospitaliers dans le calcul de la retraite des HU titulaires, MCU-PH et PU-PH a été adoptée par l’Assemblée nationale et le Sénat. Cette mesure rentrera en vigueur en septembre 2024. La juste reconnaissance de cette fonction est une avancée, mais le choix de la mesure, par un cavalier législatif, n’est pas un progrès, tout au plus l 'amorce timide d’un rattrapage.
Le gouvernement a choisi de faire cotiser les hospitalo-universitaires titulaires de la fonction publique d’état à la caisse complémentaire des non-titulaires (IRCANTEC) avec un régime spécial
Le choix du gouvernement crée de fait :
- Une injustice générationnelle, entre le début, milieu et fin de carrière
- Une injustice statutaire en dissociant les deux rémunérations d’une mission unique
- Une baisse de la rémunération significative pour ceux qui ont les grilles les moins favorables
À ce jour, faute de pouvoir retirer cette mesure, Le SHU en s’appuyant sur ses travaux et ceux du rapport de la Pr Catherine Uzan propose trois solutions à mettre en œuvre en urgence.
- Validation des services auxiliaires : cette mesure, supprimée en 2013, est la juste reconnaissance de l’investissement des plus jeunes avant la titularisation. Elle offre la possibilité d’une carrière pleine ou quasi pleine dans la fonction d’État. C’est la 1ère mesure proposée par le rapport Uzan,
- Cotisation à la tranche B de l’IRCANTEC : la création d’un régime spécial s’il devait être confirmé dans les décrets est particulièrement défavorable pour les hospitalo-universitaires et devrait être remplacée par une cotisation sur la tranche B de l'IRCANTEC.
- Alignement et augmentation des grilles de salaire : la constitution d'une grille hospitalière unique des HU titulaires (MCUPH et PUPH) harmonisée sur celle des PU-PH augmentée de trois échelons d’un an doit être élaborée afin de compenser les baisses salariales prévisibles, consécutives à la réforme.
La fuite des hospitalo-universitaires, leur désengagement et le défaut d’attractivité des plus jeunes ne sont plus à démontrer. En choisissant une mesure inadaptée prétendant corriger un défaut historique, le gouvernement crée, notamment sur la retraite, un sentiment de frustration vis à vis d’une tâche indispensable mais inachevée pour redonner de l’attractivité.
Les mesures proposées par Le SHU devraient permettre de transformer cette ébauche de rattrapage en améliorant l’attractivité pour sécuriser les MCU-PH et PU-PH en poste et conforter dans leur choix ceux qui envisagent de s’y engager. En absence de négociations début 2024, le SHU appellera à un mouvement de grève nationale des examens nationaux de mai (ECOS) pour le choix des futurs internes dans les CHU.
Les Assises des HU des 14 et 15 décembre 2023 se terminant, nous vous invitons à prendre connaissance de notre communiqué.
Voici le communiqué de presse concernant l'enquête "Baromètre HU" réalisée par le Pr Sarah Alves avec le soutien du SHU.
Le taux de réponse est très bon avec plus de 80% de questionnaires complets exploitables. Au total, cela représente plus de 13% du corps des HU (médecine, odontologie et pharmacie).
Merci à tous ceux qui ont participé et qui ont diffusé ce questionnaire.
A l'heure où le passage à L'IRCANTEC va entraîner une perte de salaire sur les émoluments hospitaliers avec 5,21% de cotisation, il est à noter que le salaire vis-à-vis du travail fourni est justement le point le plus insatisfaisant.
L'Avis SIGAPS du 15.11.2023 est disponible en cliquant sur le lien.
Alors que le problème de la retraite des hospitalo-universitaires est un sujet majeur d’amélioration des carrières, L’INPH et le SHU saluent l’avancée présentée le 24/10/2023 par le ministre de la Santé et de la Prévention et la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
Cette avancée importante qui va revaloriser le taux de remplacement de la retraite des HU est toutefois entachée d’une déception liée aux modalités adoptées par le gouvernement pour les mettre en place. La solution retenue par le gouvernement est en effet la cotisation des HU à l’IRCANTEC alors que le scénario le plus simple et logique était l’intégration des émoluments hospitaliers dans le système de retraite de l'État (SRE). De plus, le gouvernement a rejeté l’intégration des services auxiliaires dont les jeunes nommés ne peuvent plus bénéficier. La mise en place du scénario IRCANTEC devra être parfaitement équitable pour toutes les générations de HU et sans baisse de salaire pour emporter définitivement son approbation.
Cette première étape sur les retraites permet de faire sauter un verrou historique qui bloquait l’avancée des discussions. Les autres mesures tant attendues d'attractivités HU sont la grille hospitalière HU unique et revalorisée de trois échelons supplémentaires, l’alignement du temps de travail à 10 demi-journées HU hebdomadaire, la possibilité de temps additionnel le samedi matin, l'aide à la mobilité et la recherche pour l’entrée dans la carrière, la possibilité de temps partiel pour convenance personnelle et l’augmentation des postes HU offerts au recrutement.
L’INPH et le SHU, syndicats historiques les plus représentatifs des Hospitaliers et hospitalo-universitaires, attendent beaucoup des étapes à venir pour favoriser l’attractivité HU. Ils espèrent que l'initiation de la réforme des retraites HU sera le premier acte de la mise en place des autres mesures tant attendues.