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Alors que le Sénat a adopté, le 18 juin 2025, la proposition de loi portée par le ministre de la Santé Yannick Neuder visant à élargir l’accès aux études de médecine, les voix s’élèvent pour dénoncer une réforme jugée précipitée et potentiellement délétère pour la qualité de la formation médicale en France.

Le texte, qui supprime le numerus apertus au profit d’un système d’admission fondé sur les besoins de santé des territoires, entend répondre à la pénurie de médecins en augmentant significativement le nombre d’étudiants admis en deuxième année. Mais cette ambition se heurte à une réalité logistique et humaine que les universités ne peuvent ignorer.

Dans les facultés, la saturation est déjà palpable. Les infrastructures peinent à suivre la croissance des effectifs, les amphithéâtres débordent, et les services administratifs sont sous tension. Les doyennes et doyens, tout comme les étudiants, redoutent une dégradation de la qualité des enseignements, faute de moyens suffisants pour encadrer correctement les futurs praticiens.

Le problème est d’autant plus préoccupant du côté hospitalo-universitaire. Selon un communiqué du Syndicat des Hospitalo-Universitaires (SHU), le nombre de HU n’a pas évolué depuis 1996 — il aurait même diminué de 2,3 % — alors que le nombre d’étudiants et d’internes à former a été multiplié par trois sur la même période. Cette évolution en ciseaux met en péril l’encadrement clinique, pilier de la formation médicale. Les stages hospitaliers, déjà en tension, risquent de devenir des points de rupture dans le parcours des étudiants.

L’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) dénonce une réforme imposée sans concertation, qui pourrait conduire à une saturation des universités et à une baisse généralisée de la qualité de la formation. Les doyennes et doyens, eux, rappellent que les admissions ont déjà bondi de 50 % en dix ans, sans que les moyens ne suivent. Ils appellent à une planification réaliste et concertée, dans le cadre d’une Conférence nationale de santé.

Au-delà des chiffres, c’est la vocation même de la formation médicale qui est en jeu. Former mieux et plus de médecins, oui — mais pas au détriment de leur compétence et de leur encadrement par compagnonnage. Le SHU est ouvert à une discussion constructive avec les pouvoirs publics afin d'améliorer, par une formation adéquate, l'accès aux soins et répondre aux besoins criants de la population.

 

Le SHU, membre de l'INPH, se félicite de cette avancée collaborative qui prévoit une revalorisation de la majoration du forfait de base de 50% ainsi qu’une majoration des forfaitisations de 30%.

Rendez-vous en novembre pour la consolidation de ces mesures.

 

Communiqué de presse

NEWSLETTER : L'INPH avec l'ensemble des organisations syndicales de Praticiens Hospitaliers appelle à la grève de la permanence des soins à partir du 1er Mai 2025

 

Le SHU membre de l'INPH se joint à ce communiqué pour soutenir l'ensemble des étudiants internes et médecins afin de se mobiliser contre cette mesure coercitive à l'installation.

Un préavis de grève illimitée à partir du 28 avril a été déposé par l'ISNI.

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Le SHU salue l'élection du Professeur Isabelle LAFFONT à la présidence de la Conférence Nationale des Doyennes et des Doyens de Médecine.

Son programme ambitieux repose sur six priorités : renforcer le modèle hospitalo-universitaire, promouvoir la recherche et l'innovation, réformer les études de santé, territorialiser les facultés, universitariser les formations paramédicales, et soutenir les étudiants.

Après l'erreur stratégique du gouvernement pour la retraite des HU, il est essentiel de renforcer l'attractivité des carrières hospitalo-universitaires, en commençant par l'amélioration des grilles hospitalières, pour garantir l'excellence de la médecine française.

Le SHU a d’ores et déjà contacté les ministères concernés pour un programme de travail avec un calendrier sur 2025, l'objectif étant que les mesures prises sur l'amélioration de l'attractivité hospitalo-universitaire puissent être opérationnelles d'ici la fin d'année 2025.

Une discussion sur l'amélioration de retraite, bonification du parcours avant titularisation, doit être également ouverte.

 

Frédéric Bargy, éminent représentant syndical des hospitalo-universitaires, est décédé le 20 décembre 2024.
Né en 1949, Frédéric Bargy a fait ses études de médecine à Paris Ouest. Après avoir été IHP en chirurgie et particulièrement en chirurgie pédiatrique, c’est dans le laboratoire de Christian Cabrol qu’il devient AHU d'anatomie. Élève de Jean Bienaymé à Saint Vincent de Paul, il y est nommé en Anatomie, MCU-PH en 1986 puis PU-PH en 1989.
Il a été responsable du laboratoire d'Anatomie de la faculté de Cochin entre 1989 et 2003. Auteur de plusieurs ouvrages d’anatomie, chirurgie pédiatrique, exploration prénatale, il était un enseignant passionné et passionnant, chercheur invétéré, clinicien novateur, aimé de ses patients et collaborateur.
Il était aussi un syndicaliste convaincu. Il s'est investi dans le SNPHU comme trésorier en 1995 et a été élu président en 1999, fonction assumée pendant près de 15 ans.
On lui doit les négociations pour l'abondement du PERP et les autorisations d'absence. Il fut aussi le chantre permanent de l'unicité de la mission HU, la présentant comme "la sainte trinité" : « En opérant, je soigne et j'enseigne aux étudiants le geste et le pourquoi du geste, en formant les étudiants, je cherche à explorer ce qui pourrait faire avancer la discipline, résultant en une amélioration du soin ». La soi-disant "triple" mission est « une et indivisible », répétait il. Ce principe reste le mantra de notre syndicat HU devenu unitaire, le SHU.
Le Syndicat des Hospitalo-Universitaires adresse à Sylvie Beaudoin son épouse, leurs enfants et familles, ses condoléances les plus sincères.

 

Le Syndicat des Hospitalo-Universitaires (SHU), premier syndicat 100% hospitalo-universitaire tout
statut toutes disciplines, souhaite attirer l'attention des autorités et du public sur une situation
alarmante concernant la formation des futurs professionnels de santé et l'état de la recherche en
santé en France.

Nous soutenons fermement l'appel "Université en danger" lancé par France Université. La baisse
significative de l'encadrement des étudiants en santé avec une augmentation sans précédent du
nombre de professionnel à former sans augmentation réelle des hospitaliers universitaires est
inquiétante. A cela, se combine la dégradation continue de l'hôpital public qui compromet
gravement la qualité de la formation et l'ensemble de la recherche en santé. Ces diEicultés sont
particulièrement ressenties dans les Centres Hospitalo-Universitaires (CHU) et dans les territoires,
y compris en médecine générale, où l'encadrement et la formation des étudiants sont de plus en
plus complexes à assurer.

De plus, nous constatons une perte de vision à long terme dans la gestion de nos institutions, ce qui
nuit à la planification et au développement futurs. Par ailleurs, les baisses salariales récentes en lien
avec une réforme des retraites incohérente et désavantageuse pour les hospitalo-universitaires
continuent de miner l'attractivité, rendant ces professions moins attractives pour les nouvelles
générations.

Face à ces enjeux cruciaux, nous avons sollicité un entretien interministériel avec le ministère en
charge de la santé et celui en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche afin de discuter
des mesures urgentes à mettre en place pour remédier à cette situation. Nous sommes convaincus
qu'un dialogue constructif entre les ministères concernés et notre syndicat est essentielle pour
garantir l’avenir de notre système de santé et à la recherche médicale en France.

 

Communiqué de presse

Le SHU dépose un recours au Conseil d’État contre les décrets du 8 juillet 2024 relatif au rattachement des hospitalo-universitaires à un régime de retraite complémentaire de non-titulaire (IRCANTEC). Ces décrets font suite à la loi adoptée le 23 décembre 2023 (loi Valletoux) qui modifie le code de la Sécurité sociale. La dégradation des rémunérations hospitalières que ce rattachement entraîne est inacceptable alors même que l’attractivité des carrières HU est au plus bas. L’amélioration de la retraite des HU suggérée par cette réforme reste très en dessous de la plupart des fonctionnaires de l'État. De plus, aucune simulation sérieuse de l’amélioration à titre individuelle n’est réellement proposée pour rendre compte du bénéfice supposé de cette nouvelle cotisation. Cette réforme est une attaque qui met en péril l’indissociabilité de la mission hospitalo-universitaire essentielle à la formation et la recherche en santé.

Le SHU demande au gouvernement Barnier l’abrogation de la loi afin d'affilier les rémunérations hospitalières des HU au système de retraite de l'État et de valider les services auxiliaires. Les futurs ministres  en charge de la santé et de l’enseignement supérieur et de la recherche auront en charge d’ouvrir sans attendre des négociations sur l’attractivité hospitalo-universitaire.

À la suite du Ségur de la santé, le groupe d'attractivité hospitalo-universitaire avait permis une revalorisation des émoluments hospitaliers, avec une nouvelle grille pour les professeurs (PU-PH) et maître de conférences (MCU-PH) mise en place en 2022. L'augmentation du point d'indice de 2023 avait également permis une revalorisation, facteur d'attractivité pour la carrière hospitalo-universitaire. Ces revalorisations successives sont annihilées par la réforme des retraites (Loi Valletoux) pour les HU qui prend effet au 1 septembre 2024.

Le prélèvement obligatoire de 5,21% pour cotisation à l’IRCANTEC entraine une perte annuelle brute moyenne de 2232€ pour les MCU-PH et 2628€ pour les PU-PH 5. Le choix du gouvernement de faire cotiser les fonctionnaires d'état à une caisse complémentaire de non-titulaires au lieu du système de retraite de l'état est contesté par le SHU. Cela entraine une dévalorisation de la carrière HU au cours de la vie active pour une amélioration faible de la retraite hospitalière exclue depuis 1958 de la pension de retraite !

leSHUCommuniqué

Le rapport du CNG concernant les hospitalo-universitaires montre une hausse de 3% depuis 2016, portant le nombre à 6680 personnels HU titulaires en médecine, pharmacie et odontologie.

Cette hausse masque difficilement le malaise des hospitalo-universitaires à exercer leur mission et le déficit chronique d'encadrement pour la formation et la recherche dans les établissements de santé.

Le malaise s’exprime par une hausse considérable de mise en disponibilité (133,7%) et une cessation d’activité pour départ à la retraite plus précoce. L’activité au-delà de l’âge légal de départ à la retraite a reculé de 68,6% sur la période. L’application de la réforme des retraites avec la cotisation à l’IRCANTEC et la baisse de salaires ne va pas améliorer ce malaise.

Le déficit chronique dure depuis près de 30 ans puisqu'en 1996 on comptabilisait au total 7811 hospitalo-universitaires en médecine, pharmacie et odontologie (DGRH A1 -GESUP, évolution des HU de 1996 à 2016) soit une baisse totale de 14,5% ! Parallèlement, le nombre d'étudiants et d'internes à former en médecine a pratiquement triplé avec une baisse de 2,3% des HU en médecine. Le nombre de CHU a augmenté, de nouvelles disciplines ont été créées et des postes ont été transformés pour la médecine générale. L’encadrement a donc considérablement diminué et risque de se poursuivre en cas d’augmentation du nombre d’étudiants à former.

Pour retrouver une attractivité pour les carrières HU et assurer une formation de qualité à la hauteur des enjeux à venir il est urgent pour le futur gouvernement d’ouvrir des négociations et de réarmer massivement le corps des HU.

Communiqué du 21082024

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