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30.06.2025 : La fin du numerus apertus : une réforme sous tension.

Alors que le Sénat a adopté, le 18 juin 2025, la proposition de loi portée par le ministre de la Santé Yannick Neuder visant à élargir l’accès aux études de médecine, les voix s’élèvent pour dénoncer une réforme jugée précipitée et potentiellement délétère pour la qualité de la formation médicale en France.

Le texte, qui supprime le numerus apertus au profit d’un système d’admission fondé sur les besoins de santé des territoires, entend répondre à la pénurie de médecins en augmentant significativement le nombre d’étudiants admis en deuxième année. Mais cette ambition se heurte à une réalité logistique et humaine que les universités ne peuvent ignorer.

Dans les facultés, la saturation est déjà palpable. Les infrastructures peinent à suivre la croissance des effectifs, les amphithéâtres débordent, et les services administratifs sont sous tension. Les doyennes et doyens, tout comme les étudiants, redoutent une dégradation de la qualité des enseignements, faute de moyens suffisants pour encadrer correctement les futurs praticiens.

Le problème est d’autant plus préoccupant du côté hospitalo-universitaire. Selon un communiqué du Syndicat des Hospitalo-Universitaires (SHU), le nombre de HU n’a pas évolué depuis 1996 — il aurait même diminué de 2,3 % — alors que le nombre d’étudiants et d’internes à former a été multiplié par trois sur la même période. Cette évolution en ciseaux met en péril l’encadrement clinique, pilier de la formation médicale. Les stages hospitaliers, déjà en tension, risquent de devenir des points de rupture dans le parcours des étudiants.

L’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) dénonce une réforme imposée sans concertation, qui pourrait conduire à une saturation des universités et à une baisse généralisée de la qualité de la formation. Les doyennes et doyens, eux, rappellent que les admissions ont déjà bondi de 50 % en dix ans, sans que les moyens ne suivent. Ils appellent à une planification réaliste et concertée, dans le cadre d’une Conférence nationale de santé.

Au-delà des chiffres, c’est la vocation même de la formation médicale qui est en jeu. Former mieux et plus de médecins, oui — mais pas au détriment de leur compétence et de leur encadrement par compagnonnage. Le SHU est ouvert à une discussion constructive avec les pouvoirs publics afin d'améliorer, par une formation adéquate, l'accès aux soins et répondre aux besoins criants de la population.

 

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